Emmenez-moi au bout de la terre ! Emmenez-moi aux pays des merveilles !
Vers les docks, où le poids et l'ennui
Me courbent le dos
Ils arrivent, le ventre alourdi de fruits,
Les bateaux
Aux reflets de ciel bleu, de mirages
Ils viennent du bout du monde
Apportant avec eux des ides vagabondes
Tranant un parfum poivr
Et d'ternels ts,
De pays inconnus
Où l'on vit presque nu,
Sur les plages
Moi qui n'ai connu, toute ma vie,
Que le ciel du nord
Je voudrais dbarbouiller ce gris
En virant de bord
Emmenez-moi au pays des merveilles
Emmenez-moi au bout de la terre
Il me semble que la misère
Serait moins pnible au soleil
Dans les bars, à la tombe du jour,
Avec les marins
Quand on parle de filles et d'amour,
Un verre à la main
Je perds la notion des choses
Et soudain ma pense m'enlève et me dpose
Un merveilleux t, sur la grève
Où je vois, tendant les bras,
Et je me pends au cou de mon ręve
L'amour qui, comme un fou, court au devant de moi
Quand les bars ferment, et que les marins
Rejoignent leurs bords
Debout sur le port
Moi je ręve encore jusqu'au matin,
Emmenez-moi au bout de la terre
Il me semble que la misère
Emmenez-moi au pays des merveilles
Serait moins pnible au soleil
Un beau jour, sur un raffiot craquant
De la coque au pont
Pour partir, je travaillerai dans
La soute à charbon
Prenant la route qui mène
A mes ręves d'enfant, sur des les lointaines,
Où rien n'est important que de vivre
Où les filles alanguies
Vous ravissent le coeur en tressant, m'a-t-on dit
De ces colliers de fleurs qui enivrent
Je fuirai, laissant là mon pass,
Sans aucun remords
Sans bagage et le coeur libr,
En chantant très fort
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pnible au soleil
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pnible au soleil